Vous trouverez d'autres informations sur les grandes figures thônaines sur la page décrivant La fresque murale de la salle des mariages.

Jacques Golliet et l'Association des Glières
L'Association des Glières est l'héritière des actions initiées par les Rescapés des Glières dès 1944, visant à maintenir la mémoire des combats, l'esprit de résistance et le culte des camarades tombés.
Initialement centrée sur la solidarité entre anciens maquisards et leurs familles, elle a évolué pour intégrer des dimensions plus larges comme l'éducation à la citoyenneté et la transmission des valeurs de la Résistance.
Jacques Golliet joua un rôle clé dans cette continuité et cette évolution. Ancien maire de Thônes et président du comité de gestion du cimetière de Morette, il a été déterminant dans la préservation et l’aménagement de ce lieu mémoriel. En 1988, il devint le premier président de l’Association du Plateau des Glières, créée pour assurer la transmission de l’héritage des Rescapés. Sous sa présidence, l’association prépare la fusion avec celle des Rescapés, aboutissant en 1998 à la création de l’Association des Glières pour la Mémoire de la Résistance.
Jacques Golliet a su incarner la transition entre la génération des combattants et les nouvelles structures, tout en veillant à maintenir les valeurs du maquis. Il a été un artisan de l’intégration de cet héritage dans une démarche collective et pérenne, symbolisée notamment par le 50e anniversaire des combats des Glières en 1994, présidé par François Mitterrand.
Le pont et la rue à son nom ont été baptisés le 12 octobre 2024. On y trouve une plaque en sa mémoire.
Fernand Cuillery et la médaille de la Reconnaissance Française
Né rue de la Saulne à Thônes de parents hôteliers en 1893, Fernand débuta sa carrière dans l’hôtellerie en Europe et au Brésil. Aux lendemains de la Première Guerre Mondiale, il partit tenter l’aventure au Mexique alors que le pays venait à peine de sortir de la période révolutionnaire.
C’est dans ce contexte survolté, que Fernand Cuillery essaya de faire fortune dans le commerce, en fondant sa propre maison de vins et meilleurs spiritueux d’Europe. A Mexico, sa personnalité charismatique en fit une figure rayonnante : il devint co-fondateur du Lycée Français, et vice-président de la Fédération Mexicaine d’équitation.
Son succès foudroyant ne lui fit pas oublier pour autant son village natal. Aux heures sombres de la Seconde Guerre Mondiale, il fit parvenir aux Thônains de nombreuses aides financières et des denrées devenues très rares, telles que le sucre et le café vert, et chargea son ami Louis Haase, alors Maire de Thônes, de distribuer ces marchandises auprès de la population. Il sera récompensé pour ses actes de dévouement par la médaille de la Reconnaissance Française.


Jean Dufournet, historien / 1933-2012
Jean Dufournet, historien du Moyen Age et spécialiste des langues romanes, est né le 13 mars 1933 à Thônes à Chamossière.
Dans ce hameau qu’un article de 1951 appellera le village des intellectuels, il connaît une enfance rurale à la ferme familiale, au sein d’une large fratrie de 6 enfants. Son père, employé de banque, est aussi le trésorier de l’Armée Secrète et y cache des maquisards entre 1942 et 1944.
Ses études secondaires se déroulent au collège Saint Joseph où les prêtres, pressentant un esprit brillant, le poussent à poursuivre ses études dans le supérieur au Lycée du Parc à Lyon. Il franchit ensuite les portes de l’École Normale Supérieure, où il prépare son Agrégation de grammaire en 1957.
Sa brillante carrière littéraire évolue très rapidement : il passe un an au Lycée d’Arras, où il se prend d’amour pour le rayonnement culturel de la cité médiévale, et une autre année au Lycée de Rabat au Maroc. Il présente son Doctorat d’État es Lettres avec une thèse magistrale sur Philippe de Commynes. Élu à la Sorbonne en mai 1970, il y enseigne jusqu’à sa retraite. C’est un travailleur et un chercheur infatigable, chaleureux, jovial avec ses étudiants. Il dirige une centaine de thèses, parcourt sans relâche la terre entière en ambassadeur extraordinaire de la littérature médiévale. Homme de gauche, son origine sociale fait qu’il est soucieux de livrer à ses étudiants et au grand public, des versions de qualité extrême des œuvres majeures dans une présentation bilingue, en roman et en français contemporain. Et quelles œuvres, avec notamment Le Roman de Renart et les Très Riches Heures du Duc de Berry.
Chaque texte est accompagné de nombreux commentaires littéraires, historiques ou linguistiques, approfondissant le travail d’exégèse de ses prédécesseurs, renforçant l’analyse des textes, et rendant le monde médiéval très présent et accessible au plus large public. Il endosse le rôle majeur de commentateur critique des faits et gestes de ceux qui ont fait et défait l’Histoire au XVème siècle.
Ses voisins de Chamossière l’estimaient très bon guide, si bien qu’en montagne comme en littérature, il n’aura jamais cessé de tutoyer les sommets. Il décède en mai 2012, à l’âge de 79 ans.